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ANNEXE
B Al
mouwâfaqât (Châtibî 790H) [Voici la dernière
partie d’un sujet traité par l’imam al-châtibî en réponse à
ceux qui prétendent, qu’il y a autant de législation que d’avis de
moujtahid (ils disent aussi « tout moujtahid a raison »). Le
sujet sera publié en totalité dans un ouvrage indépendant. […] Certaines personnes pensent que l’imitateur peut choisir entre les deux avis comme il l’entend. Ils s’imaginent qu’il est couvert et qu’il n’a rien à craindre, du coup il suit ses envies : il suit les avis qui l’arrangent et certainement pas ceux qui contredisent ses désirs. Et peut être qu’il se justifiera en évoquant les fatwas des mouftis contemporains et qu’il confirmera cette position en évoquant la parole du prophète : « mes compagnons sont comme des étoiles » sur laquelle nous avons déjà discuté. Si cette parole est authentique [1], elle concerne l’imitateur qui prend la fatwa d’un compagnon sans qu’un autre ne le contredise. Par contre ce hadith ne concerne pas la divergence de deux mouftis car chacun d’eux suit un argument qui l’amène à prendre une position contraire à celle de son collègue qui, pour construire son avis, a employé un autre argument. Il y a donc deux personnes en possession de deux arguments contraires. Donc, suivre l’un d’entre eux selon son bon vouloir signifie tout simplement suivre ses envies. Il faut donc trouver une prédominance entre les deux mouftis en comparant par exemple leur niveau de science ou d’autres choses. L’attitude du savant devant deux sources contradictoires est semblable à l’attitude du commun des musulmans devant deux savants qui s’opposent [2]. De la même façon que le savant doit choisir entre les deux arguments en trouvant une prédominance dans l’un d’eux ou bien s’arrêter, l’imitateur doit choisir entre les deux savants en trouvant une prédominance ou bien s’arrêter. S’il était permis de
juger en fonction de ses désirs, il aurait été permis au juge de le
faire aussi, or cela est faux de part le consensus des savants. De plus, il y a des versets coranique qui interdisent de suivre les envies : فَإِن
تَنَازَعْتُمْ
فِي شَيْءٍ
فَرُدُّوهُ
إِلَى
اللّهِ
وَالرَّسُولِ « Si vous
divergez sur une chose ramenez le devant Allah et Son messager »
[3] Cet imitateur qui amène un sujet sur lequel deux moujtahides sont en désaccord doit ramener ce désaccord devant Allah et Son messager, c’est à dire revenir aux arguments légaux (dalils) [4]. Cette attitude est la plus correcte pour s’éloigner de ses envies. Suivre l’un des deux madhabs au moyen de ses envies est une attitude contraire au retour à Allah et à Son messager. Ce verset est descendu en réponse à ceux qui suivaient leur envies en revenant au jugement des taghout (idoles) et c’est pour cela qu’Il a fait suivre le verset par : أَلَمْ
تَرَ إِلَى
الَّذِينَ
يَزْعُمُونَ
أَنَّهُمْ
آمَنُواْ
بِمَا
أُنزِلَ
إِلَيْكَ « ne vois tu pas ceux qui prétendent
croire en ce que nous avons fait descendre sur toi ? »
[5] De plus, suivre les avis
de celui que l’on veut, conduit à prendre les permissions de
chaque madhab sans s’appuyer sur aucun argument légal, or ibn hazm a
rapporté le consensus des savants sur son interdiction [6]. En outre, cela amène à décharger l’adorateur de toute responsabilité (taklif) dans tous les sujets où il y a un désaccord. En effet, celui qui choisit le madhab selon sa convenance, est libre de faire ou de ne pas faire, or ceci est l’essence même de la déresponsabilisation. Alors que chercher une prédominance revient à suivre les preuves et donc il ne suit pas ses envies. Il ne supprime pas la responsabilité (la charge) qu’Allah lui a donnée. [1]
Le Hadith est hadith fabriqué voir notre traduction de silsilat al
ahadith adda’îfa sous le nom de « La divergence n'est pas
une miséricorde » [T]
[5] S4V60 |
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