http://www.sounnah.free.fr Mise En Garde contre L’Ignorance |
Le Retour à la Sounnah |
Toute personne
raisonnable et ayant de la clairvoyance dans sa religion, ne peut
comprendre du discours que nous avons eu jusqu’ici, au sujet de
l’interdiction du Taqlid, que cela implique que tous les musulmans,
quelque soit leur niveau de science, doivent faire l’ijtihad
scientifique. Ce serait une grossière erreur. Mais apparemment le Cheikh (Tantâwy) a compris la chose de cette manière[1], car il a dit : «il lui est alors obligatoire de faire l’ijtihad , et il lui est interdit d’imiter », il a donc opposé l’ijtihad scientifique au Taqlîd ! Pour nous, ceci est une erreur évidente, car ce qui oppose l’imitation interdite n’est rien d’autre que l’obligation pour tout musulman de « suivre ». Il y a, entre les deux expressions, une différence claire. Abou ‘abdillah bni
khawîz Mindâd al-Basrî al-Mâlikî [2]
a dit : « La signification du Taqlîd (imiter)
dans la législation (islamique), c’est le fait de s’appuyer sur une
parole dont l’auteur n’apporte aucune preuve. Et ceci est interdit
dans la Religion d’Allah. Al-ittibâ’ (suivre) c’est
le fait de s’appuyer sur une parole dont l’auteur apporte la preuve». En ce qui concerne l’ijtihad
[scientifique], on connaît sa définition : « c’est
le fait de faire des efforts dans le but de déduire les lois qui découlent
du livre d’Allah et de la sounnah de son messager ». Et il ne fait aucun
doute que ce n’est pas une obligation pour tous les musulmans, bien au
contraire seule une petite partie d’entre eux peuvent le faire, et je
dirais même plus, les moujtahids (ceux qui font l’ijtihad) sont rare
aujourd’hui du fait que beaucoup de savants ont adopté l’imitation,
et aussi à cause des conditions trop sévères qu’ils ont imposées
aux savants pour devenir moujtahid. Mais le plus étonnant
c’est que ceux qui ont imposé ces conditions sont des imitateurs qui
ne pratiquent leur religion que dans le cadre de ce qu’a dit leur imâm !
Il sont en contradiction avec eux même, ils interdisent l’ijtihad et
obligent l’imitation alors que, eux, pratiquent l’ijtihad et
n’imitent pas. Si au moins, ils avaient raison lorsqu’ils font
l’ijtihad et ne se trompaient pas !!! Cet article serait trop
long si je devais présenter les preuves de cela, c’est pourquoi je me
contente d’en évoquer une seule, voir le commentaire[4]. Je pense que l’ijtihad n’est pas difficile, contrairement à ce que pensent certains, bien au contraire, c’est une chose facile pour celui qui sait raisonner (qui a l’habitude des textes), qui comprend les arguments dont il a besoin et qui sont tirés du Livre et de la sounnah. Autrement dit, celui qui est capable de comprendre les livres des madhâhibs ainsi que leur vocabulaire particulier, surtout les livres des contemporains qui ressemblent quelquefois à des énigmes, il est alors capable de comprendre le livre d’Allah et la sounnah de son Messager qui, sans aucun doute, sont plus clairs que n’importe quelles autres paroles. En particulier si la personne s’aide des livres qui expliquent le coran et des livres qui expliquent les hadiths ainsi que des livres de Fiqh qui présentent les différentes divergences entre madhâhibs avec leurs arguments réciproques comme par exemple « al majmou’ » de Nawawî, « fathoul qadîr » de ibn alhoumâm, « nîl al awtâr » de Chawkânî et d’autres encore. Et le plus intéressant d’entre eux « bidâyatoul moujtahid wa nihâyatoul mouqtasid » du grand savant ibn Rouchd qui l’a spécialement écrit afin de préparer l’étudiant à atteindre le stade de l’ijtihad, comme il l’a dit lui même[5] . Conclusion :
les gens qui prêchent le retour à la sounnah n’imposent l’ijtihad
qu’à celui qui en est capable, et ils obligent tout musulman à
« suivre ». Ils interdisent l’imitation, conformément aux pieux prédécesseurs, sauf en cas de nécessité et lorsqu’ils n’ont pas accès à la sounnah. Celui qui les accuse de faire autre chose que cela, a enfreint les limites et a fait du tort. Après cela, celui qui
dit du mal d’eux, même s’il se prétend salafi a en fait dit du mal
des pieux prédécesseurs, et parmi eux, les quatre imâms ! car la
salafiyya n’est rien d’autre que le fait d’avoir la même compréhension
que nos pieux prédécesseur (salafs) et de suivre leur voie et de ne
pas en sortir. 1) Et de tout ce qui vient d’être dit, il apparaît clairement au lecteur l’erreur du Professeur Tantâwy dans le paragraphe quatre lorsqu’il dit : « …les spécialistes du hadith sont comparables aux pharmaciens et les fouqahâs sont semblables à des médecins. Les pharmaciens connaissent… ». Cette parole, dans l’absolu, revient à dépouiller les spécialistes du hadith de leur capacité à comprendre les textes qu’ils rapportent. Et de la même manière cette parole dépouille les savants du Fiqh de leur capacité à connaître et à trouver les hadiths du prophète . Il est évident que
cette parole porte atteinte aux deux catégories. Je ne nie pas que
certains savants du Fiqh puissent mieux comprendre les hadiths
que certains savants du hadith, comment pourrait on le nier alors que le
prophète a mentionné cela dans un hadith célèbre : « qu’Allah
comble de ses bienfaits une personne qui a entendu de notre part un
hadith et l’a retenu jusqu’à ce qu’il le transmette à une autre
personne, combien (ROUBBA) de porteurs de hadiths ne sont pas des gens
de science, et combien de porteurs de science transmettent cette science
à plus savant qu’eux. »[6]. Mais ce hadith ne suggère pas que tous les savants du hadith (mouhadith) n’ont pas la compréhension des hadiths, comme semble l’exprimer le Cheikh, bien au contraire le hadith est clair sur l’idée inverse : « combien (ROUBBA) de porteurs de hadiths ne sont pas des gens de science… », il indique dans ce hadith que ces mouhadiths là sont très peu nombreux, car l’origine du mot « ROUBBA » (traduit ici par « combien ») exprime la petite quantité [7]. Et comment en serait-il
autrement puisque le prophète
les a désignés dans le hadith suivant : « une partie
de ma communauté ne cessera jamais d’être sur la vérité, ils ne
seront pas touchés par ceux qui les abandonneront jusqu’à ce que
vienne l’ordre d’Allah. »[8]
. ibn Madîny [9]
a dit : « se sont les gens du hadith et ceux qui
s’engagent dans le madhab du Messager d’Allah
et qui protégent la science. Sans leur présence, les gens auraient été
détruits par les Mou’tazilat, les Râfida, les jahmiyya,
les Arjâa, et les gens de l’opinion (les gens du kalâm). »[10]. Le seul intérêt à
distinguer la connaissance du hadith et la déduction des lois tirées
du hadith ainsi que distinguer le Mouhaddith du Faqîh se situe dans les
cas où il y a divergence au sujet d’une question pour laquelle les
deux groupes ont les mêmes sources et que leur divergence se résume
en réalité à une différence de compréhension, et d’application. Dans le cas où la cause
de la divergence se situe dans les sources utilisées par les deux
parties, c’est-à-dire que l’un utilise le hadith et l’autre
utilise l’opinion, ou bien le Qiyâss, ou bien un hadith faible, il
convient alors de ne plus tenir compte de la distinction que le Cheikh a
mentionnée car on aurait le résultat inverse de ce que le Cheikh,
qu’Allah le préserve, recherche. Nous allons éclaircir
cela par un exemple : · La prière n’est pas valable s’il n’est pas resté le temps d’un tachahoud [à la quatrième rak’a] et n’a pas fait de prosternation dans la cinquième rak’â. · S’il est resté assis le temps d’un tachahoud à la fin de la quatrième rak’â alors sa prière est valable et la cinquième rak’â lui sera comptée comme une nâfila. Il doit à ce moment là ajouter une rak’â, faire le tachahoud puis faire deux prosternations. Cette parole contredit le texte du hadith rapporté par al Boukhâri et Mouslim d’après ibn Mas’oud : le prophète a prié le dohr avec cinq rak’âts, on lui dit : « est ce qu’il a été rajoutée une rak’â à la prière ? » il dit : « que voulez vous dire par là? » il dit : « tu as prié cinq rak’ât ! » il a donc fait deux prosternations après le salut finale. Il n’y a donc pas dans
ce hadith ce que les hanafîs affirment au sujet de l’ajout d’une
sixième rak’a et de la pause à la fin de la quatrième rak’a.
C’est pour cela que la majorité des savants ont suivi le texte du
hadith et ont dit : celui qui prie la prière du dohr cinq rak’ât,
il lui suffit de faire les deux prosternations de l’oubli même s’il
ne s’est pas assis à la quatrième. Donc ici nous interrogeons le Cheikh : Est ce que la distinction, que vous avez faite auparavant a un effet dans ce cas précis et dans tous les cas de ce genre ? C’est-à-dire : 1)
Est-il permis à un mouhadith qui a grandi par exemple dans le
madhab Hanafî de prendre en considération ce hadith même s’il
contredit son madhab, 2)
ou bien dites vous qu’il doit obligatoirement
s’accrocher au madhab même s’il contredit le hadith car il
s’appuie sur « les spécialistes du hadith sont
comparables aux pharmaciens et les fouqahâ sont semblables à des médecins. » ? Si vous répondez par le premier, alors vous êtes conforme à ceux qui prêchent le retour à la sounnah car ils appellent les gens à cela. Si vous répondez par le deuxième, alors c’est une contradiction au livre et à la sounnah et vous êtes sortis de votre imitation envers votre imâm qui vous a ordonné de privilégier le hadith plutôt que sa parole ! De la même manière,
vous devez qualifier les savants qui ont pris en compte le texte du
hadith, et ils sont la majorité, de pharmacien et ceux qui les ont
contredit de médecin !! Ô toi l’ami, la compréhension de la religion n’est pas réservé à un groupe au dépend d’un autre. Ce n’est pas parce que certains sont spécialisé dans la science du Fiqh que cela veut dire qu’ils ont raisons dans tout ce qu’il déduisent de la législation. De la même façon, ce n’est pas parce que d’autre sont spécialisé dans la science du hadith qu’il se trompent dans tout ce qu’ils déduisent de la législation. On doit revenir aux preuves (dalîls), celui pour qui la preuve témoigne qu’il a connu et atteint la vérité sur un sujet sur lequel les gens divergent est le véritable Faqîh, et peu importe qu’il soit spécialiste dans la science du hadith ou du Fiqh. C’est pour cela qu’il aurait mieux value pour vous que vous réfutiez les gens qui prêchent le retour à la sounnah sur des sujets où vous pensez qu’ils ont commis des erreurs en vous appuyant sur des arguments valables dans la législation, et non pas en vous appuyant sur des arguments tiré du Doctrinarisme étroit. Si vous aviez fait celas
les gens auraient su lequel des deux groupes est le plus proche du
chemin droit et cela aurais facilité aux musulmans l’entré dans
cette nouvelle méthodologie scientifique qui permet de dévoiler les réalités
et qui, du point de vu divergence, permet de rapprocher les musulmans
tant que ceux-ci resterons dans cette méthodologie. 2) Ensuite le Cheikh a dit : « Chez les compagnons du prophète il n’y avait que cent personnes qui émettaient des fatwas et les cent milles autres se référaient à ces cents compagnons, ils ne faisaient pas d’ijtihad personnel. » Je dit : ceci est une faute de la part du Cheikh, qu’Allah le préserve, d’où sort-il qu’il n’y avait que ce nombre là de compagnons qui étaient des mouftis ? Nous sommes persuadés qu’il y en avait bien plus que cela du fait de leur valeur et du fait qu’ils ont côtoyés le prophète , même si on n’est pas capable de déterminer leur nombre, si ce n’est que nous avons la parole d’une personne qui est une preuve dans ce domaine et qui mentionnent un nombre supérieur à celui du Cheikh, même mieux que ça puisqu’il affirme que chaque personne qui a côtoyait le prophète et qui apprenait de lui une science allait faire des fatwas aux gens, l’imâm ibn Hazm[11] a dit : « Chaque personne qui côtoyait le prophète et prenait de lui une science, allait faire des fatwas (aftâ) à sa famille, à ses voisins et à sa tribut. C’est une chose que l’on sait par évidence. Pour ce qui est des fatwas qui concernent les adorations et les jugements, nous ne connaissons que cent trente et quelques compagnons qui les faisaient»[12] [1]
de même
que le docteur al Bouti dans son livre « la non
conformité aux quatre doctrines ».[T] |
Tous
droits réservés pour tous musulmans. |