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Le Retour à la Sounnah |
4) le texte correspondant aux paroles du
professeur Tantâwy : Le
professeur Tantâwy, dans cet article, parle des gens qui prêchent le
retour à la sounnah, je cite : «… et d’autres voient
dans l’Islam l’abandon de tous les madhâhibs[1]
et le retour à la sounnah pour toute personne capable de lire le Boukhâri,
Mouslim, Majma’ azzawâïd et capable aussi de
rechercher le nom d’un rapporteur dans les livres, comme attaqrib
ou attahdhib . Ils considèrent qu’il lui est alors
obligatoire de faire l’ijtihad[2]
et qu’il lui est interdit d’imiter. Ils appellent cette
jurisprudence étrange la jurisprudence de la sounnah (fiqh sounnah) !!! Ils ne savent pas
que la recherche dans les chaînes de transmission des hadiths ainsi que
leur authentification est une chose, et que déduire de ces hadiths des
lois est une autre chose. Ils ne savent pas que les savants spécialisés
dans la science des hadiths sont comparables aux pharmaciens et les
savants spécialisés dans la science du Fiqh (Fouqaha) sont semblables
à des médecins. Les pharmaciens connaissent les noms des médicaments
et leurs différentes catégories, alors que les médecins, eux, ne les
connaissent pas. Mais pour ce qui est du diagnostique des maladies et de
leur guérison, seul les médecins en sont capables. Chez les compagnons
du prophète il n’y avait que Cent personnes qui émettaient des
fatwas, et les cent milles autres se référaient à ces cent
compagnons, ils ne faisaient pas d’ijtihad personnelle. Si un hadith parmi
d’autres avait échappé à l’un des éminents imams, alors ceux qui
ont suivi son madhab après lui l’ont forcément trouvé. Et ils étaient
suffisamment pieux et attachés à leur religion pour ne pas contredire
un hadith authentique à cause de la parole d’un imam ou d’un autre. Les madhâhibs ne
se contentent pas de prendre le hadith seul, ils prennent avec ce hadith
les commentaires des compagnons et des suivants. Ces commentaires ont été
écrits puis on en a tiré la loi (houkm). Celui qui délaisse la réflexion
(ijtihad) des imams est semblable à celui qui voit un avion et qui délaisse
cet avion pour essayer de voler avec des ailes de sa propre invention,
comme l’a fait al ‘abbass ibn farnâss. En vérité, cet
appel qui consiste à interdire l’imitation dans la religion est un
appel débile, car dans toute science il y a des spécialistes et des
ignorants. Si l’ignorant a besoin de connaître une chose
correspondant à cette science, il se tourne alors vers ceux qui
connaissent cette science, comme par exemple une personne du commun qui
a besoin de soigner un proche qui est malade, de bâtir sa maison, ou réparer
son horloge, il va alors voir un médecin, un architecte ou horloger. » 5)
Pourquoi ceux qui appellent au retour à la sounnah font-ils cet
appel ? Avant d’entrer dans
l’éclaircissement des erreurs que renferme la parole du professeur
Tantâwy, je pense qu’il est nécessaire d’expliquer les raisons qui
poussent ceux qui appellent au retour à la sounnah à faire ce prêche
et à demander qu’on délaisse toute parole qui contredira la sounnah : Premièrement, la sounnah est la seule source vers laquelle on doit se tourner après le coran. De nombreux versets connus le prouvent, et il y a le consensus de la communauté sur ce point. Deuxièmement, elle est exempte de toute erreur et c’est une sécurité contre l’égarement, comme l’a dit le prophète au moment du pèlerinage d’adieu : « ô vous les gens, je vous ai laissé deux choses, si vous vous y accrochez, vous ne vous égarerez jamais, le livre d’Allah et la Sounnah de son prophète.»[3], alors que les réflexions des hommes (ijtihad) et leurs opinions sont sujettes à caution, ce n’est donc pas la même chose. Et c’est pourquoi
l’imâm Mâlik a dit : « Je ne suis qu’un
homme, je me trompe et j’atteins la vérité, regardez donc dans mes
opinions : tout ce que vous voyez de conforme au livre et à la
sounnah, prenez le, et tout ce qui ne l’est pas, délaissez le ! »[4].
Le juge Chourayh[5] a dit : « La sounnah devance votre déduction par analogie (qiyass), suivez donc et n’innovez pas ! Vous ne vous égarerez pas tant que vous prendrez les textes. »[6]. Troisièmement, l’ensemble des musulmans est d’accord pour dire que la sounnah est une preuve (houjja) dont on ne peut pas se passer, ce qui n’est pas le cas de l’opinion des hommes. Celas est connu chez nos pieux prédécesseurs et d’autres. L’imam Ahmad a dit : « l’opinion de el Awzâ’iyy, l’opinion de Mâlik, et l’opinion d’abou Hanîfa, sont toutes des opinions et n’ont pas de valeur à mes yeux ; en fait, la preuve se trouve dans les textes. »[7] Quatrièmement, un étudiant ne peut espérer devenir un véritable savant qu’en étudiant la sounnah ; c’est la seule, après le coran, à pouvoir le porter au niveau des savants, car il va déduire et faire de bonnes comparaisons lorsque le texte l’exige. Il ne tombera pas par exemple dans les erreurs que commettent les ignorants en faisant le Qiyâss[8] d’une branche à partir d’une autre branche, ou d’un Qiyâss inversé sur un autre Qiyâss inversé[9], ou bien faire un Qiyâss en présence d’un texte. C’est pour cette raison que ibn al Qayim a dit[10] : « les gens qui font le meilleur Qiyâss sont les gens du hadith ; plus la personne est proche du hadith et plus son Qiyâss est meilleur, et plus il en est éloigné et plus il est mauvais ». Cinquièmement, on ne peut combattre les innovations et les envies qu’au moyen de la sounnah qui est aussi une barrière contre les madhâhibs qui la contredisent, et aussi une barrière contre les idées occidentales que les occidentaux ont embellies aux yeux des musulmans de sorte qu’une partie des prêcheurs de l’islam a assimilé ces idées : comme par exemple les gens qui appellent au renouveau, à la conciliation et autres. Sixièmement, les musulmans pensent, tout en étant divisés en madhâhibs et groupes, qu’il n’y a pas d’autre issue que de s’unir pour faire bloc contre leurs ennemies. Mais cela ne peut se faire qu’après être revenu à la sounnah, comme nous l’avons décrit dans les causes 1,2 et 3. Septièmement, en plus des jugements qu’elle renferme, la sounnah annonce de bonnes nouvelles à ceux qui l’appliquent, et met en garde ceux qui s’en éloignent. Ceci est la méthode, la pédagogie de la révélation prophétique, et c’est le cœur de la législation. Donc, ceux qui la pratiquent sont bien plus motivés que ceux qui lisent les ouvrages des savants qui ne comportent aucune preuve (dalîl). C’est une évidence que, je crois, même les fanatiques des doctrines ne rejettent pas. Huitièmement,
celui qui s’accroche à la sounnah est sûr de la validité des
jugements qu’il en tire, contrairement aux imitateurs qui ne
connaissent rien de la sounnah : ils s’égarent au milieu d’un
amoncellement d’avis qu’ils trouvent dans les ouvrages de savants,
sans savoir distinguer le vrai du faux, et c’est pour cela que l’on
voit l’un d’eux faire des fatwas en utilisant des paroles
contradictoires, comme par exemple : « ceci est autorisé
chez abou Hanîfa, mais les compagnons d'abou Hanîfa ne
l’autorisent pas », alors que dans la sounnah authentique il
y a la preuve évidente que la vérité se trouve chez les uns ou les
autres. Mais à cause de son ignorance à son sujet, il va reprendre la
parole contredisant la sounnah sans exprimer la moindre réprobation, même
pas implicitement. Du coup, la personne qui a posé la question reste
dans l’expectative, sans rien pouvoir décider. Et pire encore, certains
présentent les deux paroles contradictoires comme autant de législations
et que de ce fait ils peuvent choisir celle qu’ils veulent[11] !
Et pire encore, certains Châfi’iyy pensent qu’ils peuvent
faire des fatwas en fonction de ce qu’ils jugent être le plus bénéfique
en terme de récompense ! Neuvièmement, la sounnah est une barrière contre ceux qui veulent trouver dans l’islam, au nom des madhâhib, des issues propices à leur autoriser des choses conformes à leurs intérêts et contraires à la sounnah[12]. Et c’est pour cette raison qu’ils combattent le retour à la sounnah. Car comme nous venons de le dire, elle est une barrière [contre leurs envies] et elle détruit leur camouflage derrière les madhâhibs ainsi que leur parole : « la richesse de la législation islamique est due à la richesse des opinions, à la multiplicité des efforts de réflexion (ijtihad), et à la multiplicité des long sujets de « fiqh » dont une infime partie seulement a abouti. » ?! et Allah est plus savant sur ce qu’ils veulent dire par là. Ce sont donc les quelques raisons pour lesquelles les prêcheurs de la sounnah appellent à revenir à elle et s’y attachent. Comment ça ! ils ne devraient pas appeler les gens à elle et les encourager à se guider par sa guidance et à s’éclairer par sa lumière ? Comment pourraient ils ne pas s’investir dans son chemin ? Et il est vraiment étonnant que certains veuillent les éloigner de la sounnah et les obliger à s’accrocher aux madhâhibs, alors que l’imam de ce madhab déclare lui-même qu’il faut revenir à la sounnah, et lui être soumise[13]. 6) Éclaircissement des reproches relatifs aux propos du professeur Tantâwy Après cela nous allons détailler notre analyse critique concernant les propos du professeur Tantâwy : 1)
·
le cheikh dit : «…et d’autres voient dans l’islam
l’abandon de tous les madhâhibs, et le retour à la sounnah… ». Je dis : Pour ce qui est du retour à la sounnah, c’est une vérité et ce retour est obligatoire. Nous avons explicité les raisons de cela précédemment, et j’ajoute ici : il est obligatoire pour chaque musulman, s’il est un croyant véridique, de répondre à l’appel des prêcheurs au retour à la sounnah car Allah a dit : إِنَّمَا
كَانَ
قَوْلَ
الْمُؤْمِنِينَ
إِذَا
دُعُوا
إِلَى
اللَّهِ
وَرَسُولِهِ
لِيَحْكُمَ
بَيْنَهُمْ
أَن
يَقُولُوا
سَمِعْنَا
وَأَطَعْنَا
وَأُوْلَئِكَ
هُمُ
الْمُفْلِحُونَ « La seule parole des croyants, quand on les appelle vers Allah et Son messager, pour que celui-ci juge parmi eux, est : "Nous avons entendu et nous avons obéi". Et voilà ceux qui réussissent. »[14]. Et il dit au sujet des hypocrites : وَإِذَا
دُعُوا
إِلَى
اللَّهِ
وَرَسُولِهِ
لِيَحْكُمَ
بَيْنَهُمْ
إِذَا
فَرِيقٌ
مِّنْهُم
مُّعْرِضُونَ « Et quand on les appelle vers Allah et Son
messager pour que celui-ci juge parmi eux, voilà que quelques-uns
d'entre eux s'éloignent. »[15]
et Il a dit : وَإِذَا
قِيلَ
لَهُمْ
تَعَالَوْاْ
إِلَى مَا
أَنزَلَ
اللّهُ
وَإِلَى
الرَّسُولِ
رَأَيْتَ
الْمُنَافِقِينَ
يَصُدُّونَ
عَنكَ
صُدُودًا « Et lorsqu' on leur dit: "Venez vers ce qu' Allah a fait descendre et vers le Messager", tu vois les hypocrites s' écarter loin de toi »[16]. Il n’y a aucune excuse possible à ne pas répondre à leur appel, alors que dire de ceux qui expriment leur mécontentement face à cet appel. Certains comme le Cheikh pensent que ces gens qui appellent au retour à la sounnah n’ont pas les compétences requises du point de vu de science religieuse pour prendre cette responsabilité. Dans l’hypothèse où ce qu’ils déclarent serait vrai, cela ne serait en aucun cas un motif en leur faveur, car la vérité doit être acceptée d’où qu’elle vienne. Et il n’y a aucunement besoin de prouver cette évidence. D’ailleurs, s’ils sont véridiques sur ce point, ils auraient dû se précipiter auprès des gens pour démontrer par quelques exemples l’ignorance de ces prêcheurs qui appellent à la sounnah, et démontrer leurs mauvaises compréhensions de la sounnah jusqu’à ce que les gens soient avertis et qu’ils ne se laissent pas tromper par leur prêche ! Mais ils n’ont rien fait de tout cela, et ils ne le feront sans doute pas, et la raison en est connue chez eux et chez les gens de science ! [1]
madhâhibs pluriel de madhab qui veut dire doctrine ou école, comme
les quatre écoles connues : Hanafî, Châfi’î, Hanbalî,
Mâlikî. [T] le
Qiyâss fait parti des quatre preuves (dalils) qui sont dans
l’ordre Le
Qiyâss est donc le quatrième et le plus difficile à pratiquer parmi
Les condition de validité du Qiyâss :
il
ne faut pas qu’il vienne contredire une preuve qui est plus forte
que lui, comme par exemple prendre en
considération un Qiyâss qui contredit un texte, ou bien
qui contredit le consensus, ou bien la parole d’un compagnon
lorsque l’on considère que sa parole est une preuve. Dans ces cas
là le Qiyâss est dit « Non valable » Cheikh mouhamad
çâli el ‘outhaymin cassette n°20 [T] Exemple :
le prophète
a dit : « … et accomplir l’acte sexuel est
encore une aumône. O, envoyé d’Allah, demandèrent-ils,
est-ce qu’assouvir son désir sexuel est sujet à rétribution ? Que pensez vous, répondit le prophète, si on l’accomplissait de façon illicite ; ne commettrait-on pas un pêché ? C’est ainsi lorsqu’on le fait de façon licite on mérite une récompense. » (rapporté par Mouslim). Le prophète a appliqué à la branche, qui est l’acte sexuel dans le licite, le jugement inverse par rapport au jugement de la source, qui est l’acte sexuel dans l’illicite, parce qu’il a trouvé dans la branche la cause inverse de celle qui est à l’origine du jugement appliqué sur la source. Il a appliqué sur la branche « la récompense » parce que l ‘acte sexuel est licite, de la même façon que dans la source il y a un châtiment parce que l’acte sexuel est illicite. [al oussoul min
‘ilmil oussoul de Cheikh mouhammad sâlih al ‘outhaymine
cassette n°20] [T] |
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