Quel
est la prescription au sujet d’un homme du commun des musulmans qui a
été dupé par les innovateurs et qui prend leur défense sans connaître
leur vrai visage ?
Il est évident que le
commun des musulmans (‘âmma) est, d’un côté, excusé comme le dit
Allah ta’âla :
هَلْ
يَسْتَوِي
الَّذِينَ
يَعْلَمُونَ
وَالَّذِينَ
لاَ
يَعْلَمُونَ
« est ce que ceux qui savent sont comme ceux qui
ne savent pas ? »
Évidemment, ce verset signifie que ceux qui
savent sont différents de ceux qui ne savent pas par rapport au degré
et à leur rang, mais il signifie aussi qu’ils ne seront pas jugés de
la même façon comme l’indique une parole d’un pieux prédécesseur,
il me semble que c’est Abi Darda (qu’Allah ta’âla l’agré), qui
a dit : « malheur à l’ignorant une seule fois et
malheur aux savants sept fois ». Tu as compris la réponse ?
très bien !
Donc de ce coté-là
(coté science) ils sont excusés.
Par contre s’ils répondent
à l’appel qui leur a été fait sans avoir réfléchi avec leur
intelligence en fonction de leur capacité et je ne dis pas en fonction
de leur science puisque ce ne sont pas des savants… Et c’est pour
cela que je dis à cette occasion à ceux qui ferment les portes de
l’ijtihad dans la science : soubhanah Allah ! Nous ne devons
pas fermer la porte de l’ijtihad, même pour le commun des musulmans
(‘âmmiy) qui ne sont pas des savants et ni même des étudiants !!!
De quelle manière ? :
- il leur parvient une fatwa d’un savant réputé
auprès des gens, puis leur vient une autre fatwa d’un autre
savant. La première contredit la seconde.
- De la même façon un savant authentifie un hadith
et un autre l’affaiblit.
Ils (le commun des
musulmans) doivent alors faire un ijtihad (effort de réflexion). Le
fond de la question est de savoir comment est ce que le commun des
musulmans va faire un ijtihad puisqu’ils n’ont pas de science ?
Certes, ils n’ont pas
de science dans la législation islamique, mais lorsque leur parvient
deux fatwas contradictoires alors à ce moment-là, il y a un domaine
purement matériel (qui n‘exige pas de science particulière) dans
lequel ils peuvent faire des recherches au même titre que les savants
et les étudiants. Quel est ce domaine ?
Je donne un exemple :
- un docteur en science islamique vient juste
d’obtenir son diplôme. A-t-il le même niveau de science que
celui qui l’a obtenu il y a dix ans et qui ne cesse de faire des
efforts pour augmenter sa science ? Et non pas comme font
beaucoup d’entre eux : ils obtiennent leur diplôme puis ils
n’évoluent plus parce que leur seul but était d’obtenir le
diplôme afin d’avoir un poste.
Je
dis donc, le docteur qui vient d’avoir son diplôme n’est pas au même niveau que celui qui l’a obtenu depuis dix ans et a
continué à évoluer.
A-t-on besoin d’être
savant pour arriver à cette conclusion ? Non.
Donc n’importe quel
musulman « ‘âmmiy » peut faire cet effort (ijtihad)
lorsqu’il reçoit deux fatwas contradictoires venant de deux savants.
Ils n’ont donc aucune
excuse pour dire, lorsqu’ils reçoivent une fatwa du premier docteur
et une autre du deuxième, « On ne sait pas quoi faire, ils nous
ont bloqué ! ». Ils n’ont aucune excuse.
Il leur est obligatoire
de faire un effort (ijtihad) dans ce domaine.
Cet exemple que j’ai
donné dans le domaine science religieuse, ils le pratiquent déjà dans
la vie quotidienne lorsqu’ils vont faire leurs courses :
Ils vont d’un vendeur
à l’autre pour voir lequel a les prix les plus intéressants, la
qualité etc…
La religion a plus le
droit qu’ils aient ce comportement envers elle.
Il y a encore d’autres
choses qui permettent de donner la prédominance à tel avis plutôt
qu’à un autre : l’âge, la durée d’étude,… et ils
doivent être appliqué sur tous les savants.
Il y a une deuxième
chose qui permet de distinguer les savants :
Il y a deux types de
savants, ceux qui pratiquent leur science et ceux qui ne l’appliquent
pas :
Ø
Les premiers sont de vrais savants,
Ø
les autres sont des gens qui se prétendent savants.
Donc, ces gens du commun
des musulmans qui disent que les savants, de part leur divergence, les
ont laissés dans l’indécision, se sont, en fait mis tous seuls dans
cet état car Allah leur a donné un cerveau avec lequel ils peuvent
faire la différence entre le savant et l’ignorant, le bien et le mal
et eux ont dissimulé cette capacité de discernement.
A cause de cette
dissimulation, ils seront jugés et devront rendre des comptes.
Il y a un troisième
cas, les deux savants pratiquent tous les deux leur science mais l’un
d’entre eux est connu auprès du commun des musulmans (‘âmma) comme
étant pieu, par contre l’autre n’est pas connu. Alors il faut
donner la prééminence au premier.
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