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Extrait de « Silsilat Al
Ahâdiths Adha’îfat » Tome 1 La divergence n'est pas une miséricorde - Cheikh Mouhammad Naçir Din al Albani - |
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- « La
divergence de ma communauté est une miséricorde » Ce
n’est pas un hadith. Il n’a pas d’origine. Les
spécialistes de la science du hadith ont fait des efforts pour lui
trouver une chaîne de transmission mais en vain. Assouyoutî[1]
a dit dans « al Jâmi’ou saghîr » :
« Il se peut qu’il se trouve dans un des livres des savants
mais qu’il ne nous soit pas parvenu. » Pour
moi cela est très loin d’être possible car cela voudrait dire
qu’il y aurait des hadiths que la communauté aurait perdus, or cela,
aucun musulman ne peut le concevoir. Al-Mounâwî
rapporte de As-Sabkî[2] :
« Ce hadith n’est pas connu chez les spécialistes du hadith
et je ne lui ai trouvé aucune chaîne de rapporteurs, qu’elle soit
faible, authentique ou bien fabriquée. » Le
Cheikh zakariya al ansârî
a confirmé la chose dans son commentaire de « Tafsîr
al-Baydâwî » (2/92). En
plus, la signification de ce hadith a été réprouvée par les grands
savants, ibn Hazm[3]
a dit dans « al Ihkâm fî ousouli l-ahkâm »
(5/64) après qu’il ait montré que ce n’était pas un hadith :
« Ceci
est la plus mauvaise parole qui soit, car si la divergence était une
miséricorde, alors l’union serait un châtiment et cela aucun
musulman ne peut dire une chose pareille, en effet il n’y a que deux
possibilités, l’union ou bien la divergence,
la miséricorde ou bien le châtiment. » Et
il a dit à un autre endroit : « C’est
un Faux hadith, un hadith mensonger. » comme cela sera exposé
dans le hadith 61. Une
des conséquences néfastes de cette parole est que les musulmans ont
agréé la divergence prononcée qui existe actuellement entre les
quatre madâhibs, et ils
n’essayent jamais de présenter ces divergences devant le Coran et la
Sounnah authentique comme le leur a demandé leurs imâms qu’Allah les
agrée. Au contraire ils considèrent ces quatre madhâhibs comme autant
de législation[4]
(chari’a) ! Ils prononcent cette parole tout en sachant les
divergences profondes et contradictoires qui existent entre ces
madâhibs et ils savent que ces divergences ne peuvent être résolues
qu’en éliminant celles qui contredisent les preuves et en acceptant
celles qui sont conformes aux preuves, mais ils ne le font pas ! Et
à cause de cela ils ont attribué à la législation (chari’a) des
contradictions ! Or cela à lui seul prouve que cette théorie ne
vient pas d’Allah ‘azza wa
jall. Si seulement ils avaient
pris en considération la parole d’Allah au sujet du Coran : وَلَوْ
كَانَ مِنْ
عِندِ
غَيْرِ
اللّهِ
لَوَجَدُواْ
فِيهِ
اخْتِلاَفًا
كَثِيراً « S’il venait d’un autre qu’Allah ils y auraient certes
trouvé beaucoup de contradictions.»
[S4V82]. Le
verset est clair sur le fait que la contradiction ne provient pas d’Allah,
donc comment peut on la considérer comme une législation qui doit être
suivie et comme une miséricorde descendue ?! A
cause de ce hadith et d’autres comme lui, les musulmans n’ont cessé,
après les imâms et jusqu’à nos jours, d’être en divergence sur
les sujets touchant à la croyance et aux actes. S’ils
avaient considéré la divergence comme un mal, comme l’a dit ibn
mas’oud et d’autre, qu’Allah les agréé, ainsi que l’a
stipulé le verset coranique et les nombreux Ahâdiths (= pluriel de
hadith) du prophète
Si
tu veux voir les conséquences de cette divergence ainsi que leur entêtement
dessus, il te suffit de regarder dans les mosquées : tu y vois
quatre endroits dans lesquels quatre imâms différents prient !
Pour chaque imâm il y a un groupe de personnes qui attendent de faire
la prière derrière lui, comme si chaque groupe faisait parti d’une
religion différente ! Et
comment cela pourrait en être autrement puisque leur savant dit :
« leurs madhâhibs sont autant de législation (charâ-i’) ! ».
Ils agissent ainsi tout en connaissant la parole du prophète
Ils
se permettent de contredire ce hadith pour préserver le madhab,
comme si le madhab avait plus de valeur chez eux que le hadith du prophète
Conclusion : la
divergence est réprouvée par la législation, il est obligatoire de
l’éliminer autant que peut se faire, car c’est une des causes de
l’affaiblissement de la communauté, comme l’a dit Allah ta’âla : وَلاَ
تَنَازَعُواْ
فَتَفْشَلُواْ
وَتَذْهَبَ
رِيحُكُمْ « ne
vous disputez pas sinon vous faiblirez et perdrez votre force »
[S8V46]. Par
contre agréer la divergence puis la nommer « miséricorde »
contredit le verset qui est clair quand à sa condamnation. Et seul ce
hadith inventé proclame que la divergence est une miséricorde. De
là il se peut que l’on se pose la question suivante : Les
compagnons ont pourtant divergé, ce sont les meilleurs des hommes, est
ce que la condamnation évoquée plus haut les concerne aussi ? Ibn
Hazm qu’Allah lui fasse miséricorde
a répondu à cette question (5/67-68) en disant : « Non,
cette condamnation ne les concerne pas car chacun d’entre eux a cherché
la vérité de sorte que ceux qui se sont trompés parmi eux ont reçu
une récompense pour leur bonne intention
qui consistait à rechercher le bien et ils ne seront pas blâmés pour
leur erreur car ils ne l’ont pas faite intentionnellement et n’ont pas été négligeants
dans leur recherche. Tandis que ceux d’entre eux qui ont eu raison ont été récompensés par deux récompenses
et ainsi de suite pour tout musulman jusqu’au jour du jugement dans ce
qui lui a échappé de la religion. La
condamnation et le châtiment évoqué concerne celui qui ne
s’accroche pas à la corde d’Allah, c’est-à-dire le coran et à
la parole du prophète
Il
y a une autre catégorie de personnes dont le manque de crainte et
l’infime couche de religion qu’ils possèdent les ont conduits à
rechercher les permissions de chaque savant[6]
et à les imiter sans rechercher ce qu’en disent les textes provenant
d’Allah et de son prophète. » A la fin de sa parole il vise le « Talfîq » qui est connu chez les savants du fiqh et qui consiste à prendre la parole d’un savant sans demander la preuve mais simplement pour suivre ses envies. Ils ont divergé pour savoir si cela été interdit ou pas, et la vérité et que cela est interdit pour plusieurs raisons que nous ne détaillerons pas ici. Ceux qui ont dit que cela été permis se sont appuyés sur ce hadith, de même ceux qui ont dit : « celui qui imite un imâm rencontreras Allah sans un blâme ». Tout cela fait partis des récit faibles, méfis-toi en si tu veut la réussite : يَوْمَ
لَا يَنفَعُ
مَالٌ وَلَا
بَنُونَ إِلَّا
مَنْ أَتَى
اللَّهَ
بِقَلْبٍ
سَلِيمٍ « Le
jour où les biens et les enfants ne seront d’aucune utilité sauf
celui qui viendra devant Allah avec un cœur sain »
[S26V88-89] [1] 849H - 911H (abde-r-Rahman
ibn abi bakr assouyouti) [T] |